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"On peut tout dire à un enfant.
Ce qui m'a toujours étonné, c'est l'idée fausse que les adultes se font des enfants ; ceux-ci ne sont même pas compris de leurs pères et mères.
Il ne faut rien cacher aux enfants, sous prétexte qu'ils sont petits et qu'à leur âge on doit ignorer certaines choses.
Quelle triste et malheureuse conception !
Et comme les enfants s'aperçoivent bien eux-mêmes que leurs parents les prennent pour des « babies » ne comprenant rien, alors qu'ils comprennent tout !
Les grandes personnes ne savent pas que, dans l'affaire même la plus difficile, un enfant peut donner un conseil d'une extrême importance."
Fiodor Dostoïevski

 

"Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme". Saint-Augustin

 

 

« On devrait comparer tout le déroulement d’une analyse au jeu d’échecs. [...]
Et en somme, dans un jeu qui se joue à l’aide d’une série de mouvements en réplique fondés sur la nature du signifiant, chacune ayant son propre mouvement caractérisé par sa position comme signifiant, ce qui se passe c’est la progressive réduction du nombre des signifiants qui sont dans le coup.
Et on pourrait après tout décrire une analyse ainsi : qu’il s’agit d’éliminer un nombre suffisant de signifiants pour qu’il reste seulement en jeu un nombre assez petit de signifiants pour qu’on sente bien où est la position du sujet dans leur intérieur. »
Jacques Lacan


Le risque de la folie se mesure à l'attrait même des identifications où l'homme engage à la fois sa vérité et son être.
Loin donc que la folie soit le fait contingent des fragilités de son organisme, elle est la virtualité permanente d'une faille ouverte dans son essence.
Loin qu'elle soit pour la liberté "une insulte", elle est sa plus fidèle compagne, elle suit son mouvement comme une ombre.
Et l'être de l'homme, non seulement ne peut être compris sans la folie, mais il ne serait pas l'être de l'homme s'il ne portait en lui la folie comme la limite de sa liberté.
Jacques Lacan - Propos sur la causalité psychique, Bonneval 1946

Le psychanalyste touche au fait simple que le langage avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un.
Par le seul fait qu’il est présent et qu’il écoute, cet homme qui parle s’adresse à lui, et puisqu’il impose à son discours de ne rien vouloir dire, il y reste ce que cet homme veut lui dire. Ce qu’il dit peut « n’avoir aucun sens », ce qu’il lui dit en recèle un. (…)
Ainsi l’intention s’avère-t-elle, dans l’expérience, inconsciente en tant qu’exprimée, consciente en tant que réprimée (...)
L’auditeur y entre en situation d’interlocuteur. Ce rôle, le sujet le sollicite de le tenir, implicitement d’abord, explicitement bientôt. Silencieux pourtant, et dérobant jusqu’aux réactions de son visage, peu repéré au reste de sa personne, le psychanalyste s’y refuse patiemment. N’y-a-t-il pas un seuil où cette attitude doit faire stopper le monologue ? Si le sujet poursuit, c’est en vertu de la loi de l’expérience ; mais s’adresse-t-il toujours à l’auditeur vraiment présent ou au fantôme du souvenir, au témoin de la solitude, à la statue du devoir, au messager du destin ?
Dans sa réaction même au refus de l’auditeur, le sujet va trahir l’image qu’il lui substitue. Par son imploration, par ses imprécations, par ses insinuations, par ses provocations, et par ses ruses, par les fluctuations de l’intention dont il le vise et que l’analyste enregistre, immobile mais non impassible, il lui communique le dessin de cette image.
Jacques Lacan, « Au-delà du Principe de réalité », 1936, Ecrits, I, Seuil, p.82-83 
 
L'amour est difficile. Que deux êtres humains s'aiment, c'est sans doute la chose la plus difficile qui nous incombe, c'est une limite, c'est le critère et l'épreuve ultimes, la tâche en vue de laquelle toutes les autres ne sont que préparation. C'est pourquoi les jeunes, débutants en toutes choses, ne savent pas encore pratiquer l'amour : il faut qu'ils l'apprennent. De tout leur être, de toutes leurs forces concentrées dans leur cœur solitaire, inquiet, dont les battements résonnent, il faut qu'ils apprennent à aimer. Mais le temps de l'apprentissage est toujours une longue période, une durée à part, c'est ainsi qu'aimer est, pour longtemps et loin dans la vie, solitude, isolement accru et approfondi pour celui qui aime.
Rainer Maria Rilke
 

"La psychanalyse n'a rien créé - au sens d'inventer quelque chose qui n'existait pas -, elle n'a fait qu'exhumer, découvrir, dévoiler, jusqu'au moment où - comme une eau souterraine que l'on entend à nouveau couler, comme le sang comprimé que l'on sent à nouveau pulser - la totalité vivante peut se manifester à nos yeux. La psychanalyse n'est rien d'autre qu'une mise à nu, opération que l'homme encore malade évite parce qu'elle lui arrache son masque, mais que l'homme guéri accueille comme une libération ; quand bien même, revenu à la réalité extérieure, laquelle entre-temps est demeurée inchangée, il se trouve assailli de difficultés : car, pour la première fois, c'est la réalité qui vient rejoindre la réalité, et non un spectre un autre spectre."

Lou Andrea Salomé "Lettre ouverte à Freud", p38.

 

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